C'est donc entendu. L'Italie est un pays totalement irresponsable qui met gravement en danger l'usine à gaz socialo-étatiste (euh le magnifique projet d'état fédéral et d'entente fraternelle entre les peuples) qu'est l'Union Européenne.
Et mérite des sanctions exemplaires pour son insoumission, là où son voisin français est absolument exemplaire de rigueur et ne pose aucun problème à l'U.E :
Notez que dans le projet de budget pour 2019, avec les sinistres mesures de cet ignoble populiste qu'est Matteo Salvini, le budget italien risque de déraper de façon incontrôlable à 2,4% du PIB (environ 40 à 45 milliards d'euros), alors que grâce à notre gentil et responsable président pro-européen qui nous protège heureusement de ces terribles derives populistes, notre déficit sera raisonnablement contenu à 2,8% du PIB, soit environ 75 milliards d'euros.
Voici maintenant un petit comparatif des balances commerciales italiennes et françaises, et de leur évolution sur les dix dernières années.
Vous noterez que l'Italie a considérablement redressé sa balance depuis 2010 et réalise maintenant un excédent commercial moyen de 4 à 5 milliards d'euros par mois, là où la France réalise 5 milliards d'€ de déficit par mois, et se trouve quasiment être le seul pays d'Europe a garder une balance commerciale fortement déficitaire et sans amélioration ces dernières années.
Données et graphiques : www.tradingeconomics.com
Que retenir de cette farce de l'U.E sur le cas italien ?
Tout simplement que Salvini sait que l'U.E au delà de sa comédie ne pourra pas faire grand chose. Les pays partenaires de l'Italie ont beaucoup plus à perdre d'une sortie de l'Italie (qui signifierait la fin de l'U.E, et un défaut de l'Italie qui aurait de gros impacts financiers sur ses créanciers voisins) que l'Italie n'en aurait à sortir de l'U.E avec une monnaie dévaluée qui lui permettrait de repartir assez vite du bon pied (sa balance commerciale étant déjà rétablie !).
Je l'écrivais déjà ici en 2012. L'euro et l'U.E sont des machines à créer un maximum d'irresponsabilité au sein de ses états membres, qui seront de toutes façons renfloués et soutenus par la BCE jusqu'à ce que ce ne soit plus possible et que le système implose sous le poids de ses dettes (comme toute utopie socialiste). Le maillon le plus faible réel étant d'ailleurs aujourd'hui la France et non l'Italie ou l'Espagne.
Si au moins les décisions de Matteo Salvini peuvent accélérer un peu la décomposition de l'U.E, ce sera toujours ça de pris pour repartir sur de meilleures bases au cycle suivant.