Il existe probablement beaucoup de bonnes raisons pour vivre en France. Mais, il se trouve qu’il existe aussi d’excellentes raisons de quitter la France pour aller vivre dans des pays aux propositions de vie meilleures. Ce meilleur englobe de nombreux critères, qui vont du niveau de vie à la qualité, l’ambiance, la rémunération du travail et ses équivalences en matière de confort (en France, il existe un énorme écart entre gagner de l’argent et disposer d’argent à dépenser…), logement, nourriture…
En transit entre le Costa Rica et Bangkok, j’ai acheté quelques revues et livres français à Roissy Charles de Gaulle. Je tombe sur une interview de Bernard Laponche, physicien passé par le CEA. Il explique que les compagnies d’assurance privées refusent le risque d’assurer les entreprises produisant de l’électricité à partir de centrales nucléaires. En conséquence, les électriciens contrairement aux pétroliers confrontés à des marées noires par exemple, reportent sur la collectivité, la responsabilité financière de leurs problèmes techniques. Une organisation qui ne les motive pas pleinement pour être les plus performants. A Fukushima, l’opérateur Tepco tente péniblement de cacher tous ses manquements dans le domaine.
Etre français vivant sur le sol national, c’est accepter de jouer le rôle d’assureur dans le domaine du nucléaire, en sachant que même les assureurs professionnels ne s’y risquent pas… Si on n’est pas d’accord, alors, il faut changer de pays ! Car politiquement, peu importe que de nombreux français ne soient pas d’accord, le nucléaire ne se discute pas.
Le nucléaire, quand il n’y a pas de problème, c’est bien ! Le génie français d’ailleurs s’exprime pleinement dans la discipline, en étant leader mondial. Seul détail gênant, c’est que personne n’est à l’abri d’un problème même chez un leader…
La catastrophe japonaise s’annonce coûteuse à gérer, autour de 100 milliards de dollars. Avec 35 millions de foyers fiscaux en France, cela représenterait une dépense de 3000 euros par foyer !
Au Costa Rica, l’ensemble de l’électricité est de source hydraulique. Plus proche de la France, l’Espagne a produit en mars 2011, 4738 gigawatts à l’aide des seules éoliennes, soit 21% des besoins. Et 42% de la demande électrique est désormais de source renouvelable. En France, il nous est expliqué que ces sources d’énergie sont impossibles à généraliser (comme le montre l’Espagne…) et ne sont pas bon marché en comparaison du nucléaire. Sauf que les politiciens et fonctionnaires français sont assez mauvais, question calcul des coûts financiers. Le trou de 1500 milliards d’euros qu’ils ont creusé en 30 ans, parle de lui-même. A titre personnel, je préférerais que la France creuse un trou en finançant sa transition énergétique, plutôt qu’à dépenser des centaines de milliards dans des dépenses courantes…
Dans le domaine du nucléaire, nos chers administratifs bardés de diplôme, ne prennent pas en compte le prix du risque (financé donc par les contribuables), auquel il faut rajouter le fait que cette technologie produit des déchets radioactifs dont on ne sait que faire. Je doute que le coût de désinstallation d’une éolienne ou de panneaux solaires approche celui du nucléaire…
La manière dont on fabrique l’électricité en France, est à mon goût, une très bonne raison d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte… Rester en France et râler qu’on n’est pas d’accord avec le nucléaire, s’appelle : FAIRE L’AUTRUCHE ! Car rien ne changera jamais ! Après le gros show du Grenelle de l’environnement, on a tous pu voir comment le secteur naissant du solaire a été éventré. Ce n’est pas en installant un nouveau Président ou en changeant de ministres que Areva, le CEA et toute la bande de chenapans lâcheront les milliards d’euros au profit des éoliennes ou des panneaux. Seul un exode massif à l’étranger de fuyards mécontents aurait un impact et permettrait de modifier la trajectoire politique en cours.
Charles Dereeper
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