Vous n'êtes pas membre (devenir membre) ou pas connecté (se connecter)
Thibault Doidy de Kerguelen

Thibault Doidy de Kerguelen

Je suis président de la Compagnie Financière et Patrimoniale de Normandie. Vous pouvez me suivre sur mon site http://maviemonargent.info/

La France pourra-t-elle échapper à une étatisation de la santé ?

Audience de l'article : 1422 lectures
Nombre de commentaires : 0 réactions
Le modèle de la Sécurité Sociale à la française a définitivement vécu

Soucieux de préserver le modèle social français, le gouvernement est obligé de jouer les équilibristes. Malgré certaines mesures cohérentes, sa stratégie nationale de santé est incapable d’accélérer le retour à l’équilibre de la Sécu qui, en 2014, devrait afficher un déficit de 9,9 milliards d’euros. [...] À ce rythme-là, l’équilibre des comptes, l’objectif ultime de l’exécutif depuis qu’il a décidé de ne plus laisser la France vivre à crédit, ne devrait pas être atteint avant la fin de la décennie. Encore faudrait-il que le gouvernement change de logiciel : qu’il ne se contente plus de financer les dépenses courantes par des mesures de rendement dont l’efficacité est parfois difficile à prouver, et dont le nombre croissant contribue à la complexification du paysage fiscal et social ; que la technique du « coup de rabot » trouve ses limites et donc que ce retour à l’équilibre s’appuie sur des réformes structurelles.[...] L’exécutif en est-il capable ? Alors que l’urgence dicte l’action des gouvernements qui se succèdent, que la santé devra apporter son écot – plus de 10 milliards d’euros – au plan de rigueur de 50 milliards d’euros que le gouvernement a décidé de lancer à l’horizon 2017, élaborer et financer une stratégie de long terme capable de réduire les déficits, tout en préservant le modèle social français bâti en 1945, s’avère complexe. Un modèle qui commence d’ailleurs à se lézarder sous les coups de boutoir imposés par l’austérité. [...] Et les comparaisons internationales montrent que l’Assurance maladie paie souvent très cher des services ou produits que d’autres pays se procurent à coût moindre. Exemple – parmi d’autres – cité dans le rapport : celui des analyses médicales dont le coût de la numération formule sanguine (NFS) serait, selon la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), dix fois plus élevé en France qu’en Allemagne[...]

Mais là encore, la tâche du gouvernement est énorme. Il doit éduquer les patients, mais également les prescripteurs, médecins et pharmaciens, tout en renouant le dialogue avec les laboratoires pharmaceutiques qui, fâchés de voir le prix de leurs médicaments princeps relevés à chaque PLFSS, se sont vus reprocher des pratiques d’ententes et des campagnes de dénigrement des génériques. C’est moins facile à faire que de relever la TVA sur les médicaments non remboursés, comme le gouvernement l’a décidé en janvier…

Autre source de conflit à venir : la déréglementation programmée de certaines professions libérales, dont certaines professions de santé parmi lesquelles les médecins, les pharmaciens, les masseurskinésithérapeutes ou encore les dentistes. La CSMF est également vent debout contre cette mesure inspirée par le rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF) dévoilé en juillet, et qui devrait être intégrée à la loi sur la croissance et le pouvoir d’achat

Source: www.latribune.fr

Commentaire de Thibault Doidy de Kerguelen:

Cet article, pour aussi intéressant qu’il soit aborde le problème de la santé par le petit bout de la lorgnette. Et si, au lieu de vouloir réformer les dépenses des autres, elle commençait par réformer les siennes?
A vouloir s’occuper de tout, à vouloir fliquer les praticiens, les empêcher d’exercer, les transformer en assistantes de direction voire en gratte-papier, elle a généré en son sein des coûts qu’elle se garde bien de chasser.Le titre et le constat que font tant la Cour des Comptes que les observateurs ou l’ensemble du monde politique sont un aveu terrible: Le « fameux » modèle français de la sécu est obsolète, ingérable, infinançable, bref, tout sauf un « modèle ». La seule question qui se pose aujourd’hui n’est plus de savoir s’il faut l’abandonner mais « l’abandonner pour quoi? ».


Poster un commentaire