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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

« Finalement, les États-Unis sont en récession… encore »

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Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Comme vous le savez – parce que vous n’avez pas le droit de ne pas le savoir, parce que tout le monde vous le fait savoir avec tambours, trompettes et tout le tralala –, la croissance est de retour. Que dis-je, la croissance est revenue. La croissance est là et de toute part nous assaille. Ha, cette divine croissance… Et cette reprise économique mes amis, oui cette reprise fulgurante partie des États-Unis d’Amérique et qui traverse l’Atlantique tels des navires effilés de la Coupe de l’America…

Et voilà-t-y pas que patatras… même les statistiques officielles sont obligées finalement de reconnaître l’impensable, l’inimaginable, l’inconcevable, l’invraisemblable… Finalement, non seulement il n’y a pas de croissance aux États-Unis mais de surcroît l’Amérique est en récession…

La palme décernée au Figaro

« Contraction probablement passagère de l’économie américaine »: je dois vous avouer que j’ai beaucoup rigolé au titre de cet article du Figaro qui ne sait plus comment faire pour vous remonter de force le moral.

Le mot « contraction » pour éviter de parler de récession. Le mot « probablement » parce que, de vous à moi, ça fait quand même depuis 2007 qu’il n’y a plus du tout de croissance aux USA et 2015 – 2007, cela fait tout de même 8 ans… Le Figaro vient donc d’inventer le « probablement passager » qui dure… Mais bon, encore une fois, l’essentiel c’est votre moral ma brave dame (ou mon brave monsieur, sinon les brigades de la haine de la surveillance de ma pensée à moi vont s’abattre sur moi pour un délit de haine à l’égard de la condition féminine…).

Moi je sais comment vous remonter le moral, il faudrait une brigade spéciale de lutte contre le pessimisme. Oui, un peu comme sur le modèle de la brigade de lutte de la haine sur Internet mais le problème n’est pas de lutter contre la haine, non, nous sommes d’accord là-dessus, se haïr c’est mal, ou pas bien (tout dépend, même là-dessus il peut y avoir des nuances), mais s’aimer peut aussi parfois être difficile. Ce qui sûr c’est que l’amour ne se décrète pas, y compris même si c’est Manu qui passe le décret en douce pendant la nuit.

Non, le problème c’est de définir ce qu’est la haine… Précisément. En absence de définition exacte de la haine, alors nous serons dans une situation d’arbitraire totalitaire et donc de la création pure et simple et de façon officielle d’une police de la pensée.

Bref, je compte sur mon camarade Manu pour nous forcer à croire à la reprise même si l’on n’a pas envie car celui qui ne croit pas en la reprise fait en réalité acte de haine aux intérêts économiques de la France. D’ailleurs, c’est évident qu’avec ce type de loi on va s’aimer… Oui, allez, chantons ensemble la célèbre chanson « On va s’aimer » !

Pourtant, même aux USA il n’y a pas de croissance mais une récession, et ce n’est pas faute de l’avoir dit, redit et répété. Alors imaginez un peu l’état de la croissance française.

Le PIB américain révisé à -0,7 % au premier trimestre 2015 (consensus : -0,8 %)

« Au lieu d’une hausse de 0,2 % comme annoncé initialement, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis s’est contracté de 0,7 % en rythme annualisé au premier trimestre 2015. »

Eh oui, au premier trimestre, les USA sont donc en récession. Bon, c’est normal, il a fait froid, la neige est tombée, il y a eu quelques grèves machin et tout et tout, donc rien de grave.

On peut trouver toutes les excuses que l’on souhaite. La réalité, la triste réalité c’est qu’une économie en croissance, saine et réelle peut supporter un peu de froid sans tomber en récession.
Une économie en croissance saine et réelle peut supporter quelques grèves.
Une économie en croissance saine et réelle peut supporter quelques aléas.

Si à la moindre difficulté météorologique, technique, économique, sociale ou pétrolière une économie aussi importante que celle des États-Unis sombre dans la récession, alors c’est que cette économie n’est pas saine. Tout simplement.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Charles SANNAT

 


http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/le-pib-americain-revise-a-0-7-au-premier-trimestre-2015-consensus-0-8-1053748.php

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/05/29/20002-20150529ARTFIG00221-contraction-probablement-passagere-de-l-economie-americaine.php
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