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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

« Finalement les attentats font baisser la croissance!…»

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Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Avant de vous parler de la baisse de la croissance liée aux attentats, alors que MoscouVessie notre Commissaire politique européen à l’humour économique, pas plus tard qu’hier ne voyait « aucun impact » et de rigoler un bon coup avec vous, je voulais faire passer un message à tous mes abonnés à la lettre STRATEGIES. Nous vous avons envoyé à toutes et tous un mail mais le taux d’ouverture en retour était faible hier soir, ce qui veut dire que vous êtes nombreux à ne pas l’avoir lu ou ouvert. 

Pour information, il faut aller dans votre espace membre sur le site Kooneo. Sachez également que nous travaillons à un changement de solution pour améliorer le téléchargement de la lettre.

Au sommaire de ce numéro de novembre, une étude exclusive des 159 pages de la directive européenne sur les faillites bancaires avec en annexe les meilleurs moments de ce texte tout simplement insupportable car écrit pour que personne ne puisse rien y comprendre. C’est tellement gros que c’en est révoltant, tout en sachant que ce mode de rédaction particulièrement abscons est la porte ouverte à tous les abus de droits et à toutes les interprétations.

J’y parle également de la législation concernant les assurances-vie, principal placement des français et ce n’est pas mieux que cette directive. Enfin je partage aussi avec mes lecteurs de STRATEGIES une expérimentation qui va permettre un retour d’expérience très riche d’enseignement.

Compte tenu de l’actualité brûlante, je consacrerai la prochaine lettre (celle de décembre) à un travail complet sur ce qu’il faut appeler « l’économie de guerre » et aux mesures que vous devrez sans doute prendre pour passer au mieux entre les gouttes de l’orage économique qui vient, sans oublier mais cela fait évidemment partie des solutions que je vous invite à envisager l’avancée de notre expérimentation et le chemin parcouru déjà depuis. Pour toutes celles et ceux qui veulent en savoir plus ou s’abonner je vous donne rendez-vous ici.

Finalement « les attentats pourraient réduire la croissance française de 2 milliards d’euros »

Je vais faire du mauvais esprit sur l’air du « je vous l’avais bien dit » mais pour le coup c’est bien vrai, je vous l’avais bien dit !!

Le 22 novembre, il y a donc 3 jours, MoscouVessie qui veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes se pavanait dans la presse pour nous faire part de sa non inquiétude et de sa grande sérénité concernant les attentats et la croissance. Il ne voyait aucun impact.

J’écrivais donc non avec une certaine impertinence il y a 3 jours :

« Comme nous l’apprend cette dépêche de l’Agence Reuters, Pierrot Moscouvessie a encore parlé, pour nous dire d’avoir « cooooonfiance », que nous n’avions rien à craindre et que tout cela ne poserait aucun problème de croissance économique.

Au mieux notre commissaire politique à l’économie n’en sait strictement rien, car à ce stade personne ne sait quels seront les impacts.

Certes à Madrid avec 200 morts il n’y avait pas eu de conséquences économiques durables, mais il n’y avait pas eu d’état d’urgence pendant 3 mois, ou une capitale tout simplement entièrement bouclée comme peut l’être la ville de Bruxelles. Dans un tel cas, il n’y a tout simplement plus d’activité économique.

Si Mosco nous dit qu’on a rien à craindre, comme à chaque fois, nous avons tout à craindre. »

Vous savez les types comme MoscouVessie c’est vachement utile en fait et il ne faut point trop se moquer car si Moscou va à droite vous savez de base qu’il faut aller à gauche et inversement. Sans le vouloir ce type vous donne la solution au problème. Il faut juste penser l’inverse de ce qu’il dit et le tour est joué.

On devrait donc tous avoir un Moscou avec soi. Lire ici pour le croire…

Evidemment la croissance va baisser et « c’est pas fini » !!

Selon une note du Trésor, le PIB français pourrait perdre à court terme 0,1 point, soit deux milliards d’euros (première évaluation réalisée par les services de Bercy).

Sauf qu’en réalité ce sera bien pire que cela et que le coût de ces attentats va être monumental car il va toucher directement la consommation des ménages qui représente entre 60 et 70% du PIB français en fonction des modes de calcul et va provoquer un carnage dans les rares secteurs pourvoyeurs d’emplois.

Pourquoi ?

Parce que cette « guerre » va durer et que pour le moment nous sommes sur une très basse intensité. Il n’y a pas d’émeutes en banlieues, pas d’explosions tous les jours, ou encore pas à ce jour une radicalisation massive ou une montée des haines entre communautés. Cependant si l’escalade n’est évidemment pas à souhaiter, elle est parfaitement envisageable tant nous dansons sur un volcan y compris idéologique.

Tout peut donc s’embraser. En clair, je pense qu’hélas, nous avons plus de « chances » de voir la situation s’aggraver que s’améliorer et voir la société française aller vers l’harmonie et la félicité entre ses différentes composantes.

Si j’espère de tout cœur que le meilleur sortira de ce drame, je suis plus qu’inquiet de la tournure que prennent les événements.

Je vous laisse imaginer la « tête » de notre croissance économique si les attentats devaient se poursuivre voire s’amplifier ce qui serait hélas logique au fur-et-à mesure que l’Etat Islamique subira les coups de boutoirs des aviations française et russe (surtout russe évidemment). A ce rythme les djihadistes seront plus à l’abri à Molenbeeck ou à Saint-Denis qu’en Syrie.

L’Etat Islamique n’est pas un Etat. Ses membres peuvent à tout moment se répartir dans les flots de migrants et semer une pagaille sans nom dans des pays occidentaux à 100% de leur capacités sécuritaires.
Dans un tel scénario, je vous assure que la croissance française déjà bien mal en point sombrerait aussi vite que le chaos s’installerait.

N’imaginez pas que ce soit impossible pour vous rassurer. Parce qu’il y a 15 jours, aucun de vous n’imaginait (et moi le premier) qu’aujourd’hui nous serions dans un pays sous « état d’urgence ».

Préparez-vous, il est déjà trop tard !

Charles SANNAT

Vous pouvez également vous abonner à ma lettre mensuelle « STRATÉGIES » qui vous permettra d’aller plus loin et dans laquelle je partage avec vous les solutions concrètes à mettre en œuvre pour vous préparer au monde d’après. Ces solutions sont articulées autours de l’approche PEL, patrimoine, emploi, localisation.
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