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Pierre-Antoine Dusoulier : De l'art difficile de la prévision

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Les marchés semblent de plus en plus difficiles à prévoir. Linkedin fait une entrée en bourse fracassante à un point que personne n’avait anticipé. Le nouvel entrant sur les marchés a ainsi vu le cours de son action passer de 45$ à près de 122$ en quelques heures lors de sa première cotation. L’indication est intéressante. Linkedin est en effet le premier réseau social occidental à entrer en bourse1. Il donne ainsi la mesure de prochaines IPOs qui promettent d’atteindre des sommets. Pensons à Facebook et ses centaines de millions d’abonnés.
Vus ainsi, les marchés semblent simples et prévisibles.

Et pourtant. Il suffit de lire l’introduction du récent rapport publié par le FMI sur les modèles d’analyse préférés des prévisionnistes en matière de change. La citation est exemplaire : « Si quelque chose peut ressembler à un consensus universel en matière d’études économiques sur les changes, c’est probablement sur la difficulté à prévoir les taux de change, en particulier à court terme (moins d’un an)».


En effet, la prévision, en matière de change, tient de l’art tellement elle est difficile. Selon le FMI les variables économiques qui semblent les plus pertinentes aux yeux des prévisionnistes sont les différentiels d’inflation et de productivité. Chaque état étant à peu près incapable lui-même de prévoir son propre taux d’inflation à 6 ou 9 mois, comment anticiper un différentiel d’inflation entre deux zones ? Quand à prévoir l’évolution de la productivité et le différentiel entre deux pays, je vous laisse chercher les recettes.
Pourtant, certains semblent promettre des recettes miracles. Quelques plates-formes de trading en ligne, concurrentes de la nôtre, font miroiter des gains instantanés sur le Forex3. Le slogan fait mouche : « Pourquoi travailler plus pour gagner plus ? 2 heures par jour suffisent ! ». De vous à moi, de telles accroches publicitaires sont scandaleuses.


Interrogeons-nous d’ailleurs sur l’éthique et la capacité d’anticipation des medias acceptant ces campagnes plus que nocives pour notre secteur. En effet, il ne faut pas être un grand prévisionniste pour se dire que certains régulateurs, lassés de recevoir ce type de communication, seraient tentés de faire un exemple ou de régler un peu trop hâtivement le problème à la source… ce qui pénaliserait fatalement tous les annonceurs du secteur, même le plus sérieux. Par conséquent, leurs agences de communication et les medias concernés perdraient l’intégralité des budgets alloués à ces campagnes de publicité. Réjouissons-nous donc que l’AMF ait signé une convention4 avec l’ARPP pour renforcer la régulation sur la publicité concernant les produits financiers le 18 mai dernier.
S’il suffisait de jouer pour gagner, nous serions tous multimillionnaires. C’est d’ailleurs pour cela que nous offrons les formations les plus complètes et les plus approfondies du marché pour accompagner pas à pas nos clients sur des marchés complexes et sophistiqués.
L’art de la prévision est difficile. Pour un Linkedin, combien de déconvenues ? On en apprend tous les jours sur les marchés.


Bon trades


Pierre-Antoine Dusoulier

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