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Sacha Pouget

Sacha Pouget

J'ai une expérience de 10 ans en salle de marchés chez BNP Paribas, Royal Bank of Canada et Crédit Agricole Cheuvreux. Je me focalise uniquement sur les société de Biotechnologie, qui disposent des plus forts catalyseurs de hausse sur le marché en un minimum de temps. Je m'intéresse plus particulièrement aux sociétés qui disposent d'un Momentum avec un calendrier favorable pour leurs publications d'études cliniques.

Je tire ma performance de ma stratégie de trading parfaitement adaptée aux sociétés de biotechnologie (la stratégie PRE-CATALYSTE), qui m'a permis de multiplier mon capital par plus de 3 en 3 ans (mes clients en sont témoins) tout en ayant un risque maîtrisé. Auteur d'un Livre sur les investissements dans le secteur de la Santé, j'ai développé des méthodes d'analyse et de sélection de valeurs propres à mon secteur. 

Mes modèles d'inspiration sont Paul Tudor Jones et Jean-Marie Eveillard pour l'aspect Gestion – Money management, et les livres de Mike Havrilla "The Ultimate Guide to Biotech Stocks" et de Tony Pelz "The Biotech Trader Handbook" pour l'aspect trading. Mon site internet : http://sachapouget.com/

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Les 3 principales Banques US contrôlent près de la moitié des avoirs des américains - retour sur 30 ans de dérégulation

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Nombre de commentaires : 11 réactions

La Revue Nature, qui publie des recherches médicales à la base, vient de publier un article sur la concentration dans le secteur Bancaire ("Systemic risk in banking ecosystems": LIEN ICI). Cet article met en avant un graphique édifiant, qui laisse apparaître que les 3 plus grosses Banques américaines détiennent plus de 40% des actifs totaux américains (Banque commerciale).

 
 
Voici le Graphique original, que je reproduis ici:
 

 
 
Les 3 principales banques américaines (Bank of America, JP Morgan et Citigroup) détiennent plus de 40% des actifs des Banques commerciales. Un niveau jamais atteint dans l'histoire des Etats-Unis.
 
 
Faut-il y voir le résultat des nombreuses faillites de banques américaines au cours des dernières années ?
 
 
Les politiques américains ont laissé mourir de multiples banques régionales: on dénombre 350 petites Banque de dépôt qui ont fait faillite entre 2008 et 2011
 
 
 
En fait, on se rend compte sur le Graph précèdent de Nature que les 3 principales banques US ont vu leur prépondérance s'établir bien avant.  C'était à la fin des années 90. on ne peut pas dire pour autant que le phénomène de concentration. Et qu'est ce qui à votre avis aura été le catalyseur de cette concentration ? C'est simple: c'est la dérèglementation.
 
 
La dérèglementation a permis aux 3 principales Banques US de mettre la main sur près de la moitié des Dépôts détenus aux US
 
 
Comme le dit l'économiste Albert Cohen dans le doc de France 2 diffusé le 11 Janvier "Fric, krach, et gueule de bois : le roman de la crise" (Lien ICI pour ceux qui ne l'auraient pas vu): "nous avons perdu trente années à cause de la dérèglementation".
 
 
Années 80: le début de la déréglementation (les bonnes œuvres financières de Milton Friedman)
 
 
Héritée de la période de dérégulation initiée à partir des années 80, cette concentration est le fruit des financiers qui ont fait pression sur les politiques de manière à lever les barrières qui avaient été mises en place pour contrôler les Etablissements bancaires. Menés par Thatcher et Reagan, les politiques ont été inspirés par le Prix Nobel d'Economie Milton Friedman. Tout son programme tenait en deux "oeuvres": Capitalisme et liberté (sortie en 1962), ou il explique sa théorie selon laquelle la réduction du rôle de l'État dans une économie de marché est le seul moyen d'atteindre la liberté politique et économique ; puis il publie La liberté du choix (1980) , ou Friedman cherche à démontrer la supériorité du libéralisme économique sur les autres systèmes économiques. C'est alors que la place est faite pour laisser le petit monde de la Finance gérer ses petites affaires comme bon leur semble.
 
 
Années 90 : les financiers, seuls maîtres à bord
 
 
 
 Jusqu'au milieu des années 90. Pour les grands Trusts financiers, il en fallait encore davantage. Le travail de lobbying de Directeurs de grandes institutions financières, comme Sandy Weill de Citigroup, auront suffit à faire plier les politiciens américains. En1995, le secrétaire au Trésor américain Robert Rubin, ancien de Goldman Sachs, a voulu exploiter la puissance des grandes banques du centre de l'argent pour assurer leur " efficacité et leur compétitivité internationale ".  C'est lui qui a soufflé à Allan Greenspan de mettre la roue libre et faire le choix d'un marché financier sans entraves (ont le voit à gauche suggérer quelques bonnes idées).
 
En 1995, alors que les 3 principales Banques US contrôlaient 10% des dépôts, les Lobbyistes préparaient le terrain pour abroger le Glass Steagal Act. MARK D. SAMBER, éditorialiste au New York Times, annonça à cette date les prémices de ce qui allait se passer: "si vous retirez les contrôles financiers, les forces du marché finiront par frapper le système dans son équilibre" (Lien ICI).
 
 
En Décembre 1996, avec le soutien de Greenspan, la Réserve fédérale rend une décision sans précédent permettant aux sociétés de Portefeuille (les Bank Holding) de devenir propriétaires des banques d'investissement. Le Glass-Steagal Act de 1933, qui a instauré une incompatibilité entre la Banque d'investissement et la Banque de dépôts, vole alors en éclat. Renforcé en 1987, le Bank Holding Company Act imposait des restrictions sur les banques, comme leur interdisant de posséder des compagnies d'assurance-souscription. 

En août 1997, la Fed élimine de nombreuses restrictions imposées au "Section 20 subsidiaries" de 1987 et 1989. Le conseil affirme que les risques de souscription s'est révélé être «gérable», et que les banques ont le droit d'acquérir des courtiers, sociétés de portefeuille etc ... 

Lors des élections de mi-mandat de 1997-1998, les sociétés financières et les compagnies d'assurances ont consacré, plus de 200 millions $ en lobbying. Le financement des campagnes sont ciblées sur les membres des comités bancaires du Congrès ayant une influence directe sur la législation des services financiers. Cet élan de générosité allait aboutir au "Gramm-Leach-Biley Act" qui allait révoquer le Glass Steagal Act.

Suite à l'éclatement de la bulle technologique de 1999, la réforme financière fut alors conçue par Tim Geithner, Larry Summers, et leurs amis de Wall Street. Ils ont alors créé la Rubinomics du nom du Secrétaire du trésor Robert Rubin. Tous les héritiers de Milton Friedman ont alors contribué à vampiriser la classe politique américaine (voir Lien ICI). Les trois plus grand établissement bancaires contrôlent alors 25% des avoirs des américains.
 
 

Années 2000 : on reprend les mêmes, et on continue
 
 
 Durant sa campagne, qui se trouvait être le conseiller économique de Barrack Obama ? je vous le donne en mille: c'était Rubin. Le même qui, 15 ans auparavant, avait soufflé les bonnes idées ultra libérales à Greenspan pour relancer la compétitivité américaine.
 
 
En fin de compte:
 
 
OBAMA EST PIEDS ET POINGS LIES FACE AUX BANQUIERS

PRISONNIER DES LOBBIES, WALL STREET EST SON JOLLIER
 
 
 
Obama a récolté quelques 39,4 Millions $ du lobby financier durant sa campagne (d’après l’organisation OPENSECRETS). Son prédécesseur George Bush avait reçu de son côté 33,8 millions $ de la part du secteur financier pour sa campagne électorale en 2004. John McCain (républicain), avait pour sa part reçu 28,9 millions de dollars et John Kerry avait de son côté reçu 14 millions $ du même Lobbye. Depuis 1998, les Lobbyistes de la Finances ont dèpensé pas moins de 4,28 milliards $ pour s'attacher les faveurs des politiques américains (Source: ICI).

Au Trésor américain, on trouve ce même conflit d'intérêt, au point que le fil rouge fonctionne directement entre les grandes institutions bancaires et les politiques : "sept mois après son entrée en fonctions, Geithner avait eu au moins 80 contacts téléphoniques avec les PDG de Goldman Sachs, JP Morgan et Citigroup. Il a eu plus souvent Citigroup au bout du fil que Barney Frank, le législateur-clé de la réforme à la Chambre" rapportait Challenges en Octobre 2009 (Lien ICI).
 
Aujourd'hui, trois banques sont sur le point de contrôler la moitié des avoirs américains. Jusque quand cette situation perdurera ? On ne saurait prêter à Obama de bonnes intentions. Elles existent sur le papier et dans les discours. Mais concrètement, les cadeaux électoraux des financiers doivent en retour servir à quelque chose. Et à part Ron Paul, aucun politique ne s'attaque au milieu financier. En attendant un réel changement, les américains sont certainement partis pour subir durant les trente prochaines années la mainmise d'une poignée de quelques Banques  qui font la loi.
 
Sacha Pouget
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11 commentaires

  • Lien vers le commentaire sacha Pouget lundi, 24 janvier 2011 19:56 Posté par sacha Pouget

    je suis bien d'accord avec vous corleone: les liens entre les politiques et l’économie sont révoltants. Dans le même temps, je note simplement que les Etats-Unis ont tout mis à plat. Les chiffres de chaque campagne électorale et les chiffres de ce que touche chaque parlementaire par des entreprises sont écrits noir sur blanc, et en toute transparence: il suffit d'aller sur le site opensecrets.org

    En revanche, vous noterez qu'en France: on ne sait rien. Absolument rien sur ce qu'a touché Nicolas Sarkozy pour sa campagne (il y a des caisses noires, mais qui les finance ?). Absolument rien sur ce que touchent nos parlementaires et sur l'identité de ceux qui les finance...